Bonjour bonjour !
Aujourd'hui, on a fait une énorme grasse matinée ! Ce qui explique qu'on soit partis se promener plus tard que d'habitude. Nous avons donc pris le métro jusqu'au temple de Zeus olympien sous un beau soleil (heureusement, les rues d'Athènes sont parfois assez étroites pour procurer suffisamment d'ombre, même tard dans la matinée).
Le temple est vraiment impressionnant (Zeus le valait bien). Des 104 colonnes qui ornaient autrefois le pourtour du temple (17 m de haut, près de 2 m de diamètre à la base !), il n'en reste que 15. Ce sont des colonnes corinthiennes, c'est-à-dire qu'elles se finissent par un chapiteau orné d'acanthes, contrairement aux colonnes doriques ou ioniennes.
Temple de Zeus olympien, ou Olympéion
Ce temple a une histoire mouvementée ! Il a été construit sur la base d'un temple plus petit datant du 6e siècle avant JC, déjà consacré à Zeus olympien. Mais les fondations et le début de la construction du temple actuel ont été entamées sous Pisistrate, un tyran athénien, sous une période de dictature au 4e s. av. JC. Du coup, dès la démocratie revenue, les Athéniens ont fermement refusé de continuer sa construction.
Divers dirigeants ont pourtant nourri l'ambition de l'achever... l'un d'entre eux fut un roi syrien, qui engagea un architecte romain (pour construire un temple grec, vous suivez ?). Cependant, à cause de guerres ou simplement par manque de fonds (ça va souvent ensemble), le temple n'avait toujours pas été achevé à l'époque d'Hadrien.
Cet empereur romain décida de terminer les travaux, et inaugura le temple en 131 après JC, soit 700 ans après le début de sa construction. Il plaça dans la partie close du temple une statue géante de Zeus tout en or et ivoire ; sans omettre de faire élever à côté une statue tout aussi gigantesque de lui-même. Il n'en reste rien, car le temple a été pillé par les barbares au 3e siècle après JC. L'une des dernières colonnes du temple encore debout, s'est effondrée en 1852 pendant une tempête.
Temple de Zeus olympien, ou Olympéion
Comme Hadrien n'avait pas du tout la grosse tête, comme on s'en doute, il a aussi fait élever une grande porte, qui séparait la ville antique de la ville romaine. D'un côté de la porte (côté Acropole), on lit : "Voici Athènes, ancienne ville de Thésée". De l'autre côté (côté Olympéion), on lit : "Voici la ville d'Hadrien, et non de Thésée".
Porte d'Hadrien
A côté du temple de Zeus, il y a aussi des vestiges d'une ville romaine (une tannerie, des habitations, un tribunal,un temple dédié à Kronos et Rhéa), plus ou moins construite sur des vestiges de vieux temples grecs (notamment un temple d'Apollon aux dauphins).
Vestiges romains derrière l'Olympéion
Après cette petite visite, il était déjà temps de manger ! Nous nous étions préparé une délicieuse salade grecque adaptée (sans oignon, et avec du maïs et des pâtes) que nous avons dégustée à l'ombre des arbres du touffu Jardin royal.
Pique-nique au Jardin royal
Comme il était déjà 14h, nous en avons profité pour aller observer, juste à côté de là, sur la place du Parlement (Syntagma), la relève de la garde.
C'est un spectacle absolument bizarre, qui vaut vraiment le détour ! Les gardes présidentiels, appelés evzones, ont de drôles de costumes ! Ils portent des fustanelles (des jupons masculins) et des chaussures à pompon. Apparemment, ces costumes seraient inspirés de ceux des klephtes, des combattants montagnards de la guerre d'indépendance. Durant la relève, ils vont saluer la tombe du soldat inconnu, située juste derrière eux dans l'avant-cour du Parlement, en faisant de grands pas et en faisant bouger leurs pompons de chaussure. Ils lèvent les pieds très haut, jambe tendue, et font claquer leur talon. D'après le Routard, ils imiteraient le pas de l'oie, "gardiennes du Capitole, qui caquetaient dès que l'ennemi approchait"...
Relève de la garde devant la tombe du soldat inconnu et le Parlement grec
Après cette belle mise en jambe, direction l'autre bout de la ville (en métro) pour visiter le quartier du Céramique : le Kerameikos. On vous en avait déjà parlé dans un précédent article. Il s'agit du fameux cimetière dont partait notamment la Voie sacrée reliant Athènes à Eleusis, que parcouraient les initiés lors des Mystères d'Eleusis.
Le cimetière, qui contient des tombes de riches Athéniens de l'Antiquité, n'est pas de très grande taille (du moins, ce qu'il en reste aujourd'hui), mais il recèle encore quelques belles stèles ! On peut dire que, tout comme les villes rivalisaient avec leurs Trésors dans les temples dédiés aux dieux, dans ce cimetière, les grandes familles rivalisaient avec leurs stèles !
Les tombes sont de toutes les formes et de toutes les tailles, selon les époques : des fosses communes témoignant d'époques d'épidémies ; des tombes toutes simples, avec une grosse plaque dessus ; des tombes grandioses, surplombées de stèles, colonnes ou statues.
Cimetière du Céramique
Parmi les stèles, la plupart dépeignent les morts, assis, tenant la main de leur entourage comme pour dire au revoir, un lien entre les deux mondes... mais il y a aussi des représentations de faits importants de leur vie (pas souvent de leur mort, si ce n'est la stèle d'un jeune homme sur un cheval cabré, qui serait mort à 20 ans lors d'une bataille contre Sparte) et beaucoup de statues d'animaux !
Les stèles et statues du cimetière sont des copies, les originaux étant conservés au musée.
Un petit truc d'archéologue si vous avez un petit doute sur l'époque : quand une statue sourit, c'est de l'époque archaïque (comme le lion) ; quand elle a le visage impassible, c'est de l'époque sévère, plus tardive...
Après toutes ces belles pièces, il y a aussi tous les objets que l'on retrouve enterrés avec les morts (il faut bien qu'ils paient le passage du Styx, le fleuve des enfers, avec quelque chose !) La plupart des objets exposés sont des vases, des colliers, des ornements...
Vous observerez notamment les chevaux sur le vase, les vases sur le cheval, les danseuses de macarena, les vases à fond noir (kraters), les vases à fond blanc (lécythes), il y en a pour tous les goûts !
Voilà pour cette petite journée très sympa et plus reposantes que les précédentes ! On a voulu terminer en beauté par un film au cinéma en plein air, dans le quartier de Plaka, mais c'était complet. On retente demain !
Marie
